LE PROJET “PIRATE BOX” / “LIBRARY BOX” / “BIBLIOBOX” EN MEDIATHEQUE

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La mise en place, encore au stade expérimental, de Pirate Box (ou Library Box, Biblio Box selon les structures) en bibliothèques est une idée qui fait son chemin. Ce nouveau concept  permet aux bibliothécaires de donner à télécharger, par réseau autonome wifi, des contenus appartenant au domaine public ou libres de droit. Soulevant de nombreuses questions et croisant différentes problématiques, il donne surtout l’occasion de mettre en place un dispositif de médiation numérique auprès du public.

Pour l’heure trois structures ont adopté le dispositif : la bibliothèque Dumont d’Aulnay-sous-Bois (nouvellement labellisé NetPublic), la médiathèque intercommunale de Lezoux, la médiathèque François Mitterrand des Ulis. D’autres sont en phase préparatoire : la médiathèque de la Corderie Royale de Rochefort, le Centre du Livre et de la Lecture Poitou-Charentes, la médiathèque de Châtillon, la médiathèque de Montpellier, le Carré d’Art Bibliothèque de Nîmes.

La “Pirate Box” ou “Library Box” ou “BiblioBox”:  Qu’est-ce que c’est ?

La PirateBox est un dispositif de partage et d’échange de fichiers électroniques, se présentant sous la forme d’un boitier (pouvant être mobile) accompagné d’une batterie.

Une PirateBox fonctionne grâce à un routeur et une clé USB sans fil contactable par wifi où chacun, à distance, peut en explorer le contenu ou déposer des fichiers (selon sa configuration) de façon anonyme. Comme elle génère un réseau wifi indépendant d’internet, il suffit de se connecter à son signal par le biais d’un ordinateur, d’une tablette, d’une liseuse ou d’un smartphone.

Pour gérer l’interface de consultation on peut utiliser le gestionnaire de bibliothèque numérique Calibre et exporter la bibliothèque en générant un catalogue en HTML via Calibre2opds.  http://www.bibliopedia.fr/index.php/Bibliobox

La bibliothèque Dumont d’Aulnay sous bois a également uploadé une partie du contenu de la PirateBox sur DropBox. Le dossier ainsi partagé est accessible depuis la page multimédia du portail des bibliothèques et permet d’élargir l’accès aux documents électroniques à l’ensemble des lecteurs (inscrits ou non) sans qu’ils soient contraints de se rendre sur place. Cela permet aussi aux équipements non pourvus en PirateBox d’offrir ce service. http://reseaudesbibliotheques.aulnay-sous-bois.fr/medias/medias.aspx?INSTANCE=exploitation&PORTAL_ID=portal_model_instance__multimedia_.xml

Quelles sont ses origines ?

La Pirate Box a été imaginée et développée par le professeur David Darts de l’Université de New York, elle est basée sur la philosophie FLOSS pour “Free, Libre and Open Source Software”. Jason Griffey, chef de l’IT Department de la bibliothèque universitaire du Tennessee a eu l’idée d’adapter la PirateBox à son contexte en la nommant BiblioBox. http://jasongriffey.net/librarybox/

Les “Pirate Box” à l’œuvre dans nos bibliothèques sont donc en fait des “BiblioBox”, cette dénomination un peu provoquante est utilisée dans le but de “créer le buzz”.

 Quels contenus ?

 Les bibliothécaires ont adapté leur rôle aux possibilités du numérique et jouent les intermédiaires en sélectionnant, en recommandant et en mettant librement à la disposition du public des livres numériques, des films, de la musique, des images ou tout autre contenu numérique tombé dans le domaine public. Ceci permet d’élargir le champ des possibles en ne se cantonnant pas uniquement aux productions numériques sous droits.

La Pirate Box vous propose des livres numériques, des films, de la musique, des images ou tout autre contenu numérique appartenant au domaine public. Grâce à la Pirate Box (re)découvrez des pépites du patrimoine sélectionnées par les bibliothécaires du réseau. (Thomas Fourmeux et Cyrille Jaouan sur le blog de la médiathèque d’Aulnay)

La bibliothèque, outil de politiques publiques sur un territoire, promeut ainsi le domaine public et les savoirs partagés. Elle se positionne en tant qu’acteur favorisant la création et le développement des biens communs. E-books, musique, vidéo… Cela concerne la richesse patrimoniale du domaine public mais aussi les contenus placés sous des licences libres (Creative Commons ou encore sous licences ouvertes).

La Bibliobox peut aussi diffuser des œuvres créées ou réalisées – sous licences ouvertes – par les bibliothèques, ainsi que des documents à caractère professionnel (pendant des journées d’étude et des stages par exemple).

Elle peut également servir de lieu d’échange entre usagers, au cours d’opérations de médiations numériques.

Les contenus proposés par les bibliothèques de la ville sont libres de droit et  relèvent du domaine public, chacun peut donc en disposer librement et en toute légalité.

Ce système d’échanges hors-ligne non-marchand entre individus rejoint une pratique largement répandue par ailleurs, qu’elle soit légale ou pas. C’est bien le cadre d’utilisation qui est déterminant.

Voir à ce sujet la news publiée sur le site de France Info :                 http://www.franceinfo.fr/liste/pirate-box-0

Le public concerné

De par sa conception ce dispositif est ouvert et s’adresse à tous. Il s’inscrit naturellement dans le cadre de la feuille de route du Gouvernement pour le numérique du 28 février 2013,  http://www.gouvernement.fr/presse/seminaire-gouvernemental-surle-numerique ainsi que dans des schémas directeurs de politiques de la ville et des régions (schéma départemental de lecture publique), et plus globalement de l’accès à la culture.

L’équipe en charge du contenu et/ou de la médiation peut naturellement orienter celui-ci à destination d’un public précis tout en permettant à plusieurs personnes d’y accéder (par exemple un titre classique étudié en classe).

La BiblioBox nécessite néanmoins que l’usager possède un smartphone, une tablette ou un ordinateur portable afin d’accéder au service, ce qui peut aller à l’encontre d’une mission de réduction de la fracture numérique si une politique d’accompagnement et de prêt n’est pas mise en œuvre. En réalité, plus que l’accès, c’est l’enjeu de l’accompagnement à l’acquisition d’une culture informationnelle qui est important ainsi que la notion d’espace collectif ouvert et modulable et la promotion des œuvres.

 La médiation avec une BiblioBox

 La médiation numérique, qui vise à satisfaire un besoin d’information par l’accompagnement, propose une interface entre un milieu tangible et des données numériques à l’aide d’outils paramétrables faisant office de passerelle technique, ici, un réseau local.

La réflexion menée sur les contenus et leur présentation est importante : faut-il se limiter au domaine public ? Le dispositif permet en effet un contenu participatif et peut intégrer des informations locales ou provenant de la blogosphère…

La BiblioBox permet d’introduire l’usage du livre numérique et donne l’occasion aux lecteurs d’accéder, d’une nouvelle manière, à la connaissance avec de nouveaux outils… et l’aide du bibliothécaire. Les fichiers numériques deviendront un jour les services standards de la médiathèque comme ils le sont dans de multiples secteurs.                            http://footnotes.fr/2012/09/think-outside-the-box-try-the-librarybox/

Alors… les avantages ?

 Au moment ou les bibliothèques sont en perte de vitesse, il s’agit de retrouver et renouveler leur public. Le numérique est une piste, les BiblioBox et Piratebox sont aussi des outils de communication pour le secteur et contribuent à en donner une image avant-gardiste.

A terme, ce dispositif peu onéreux (une quarantaine d’euros) pourrait aussi permettre une certaine indépendance vis à vis du livre papier (stockage, pertes, mise à disposition…) sans présenter de danger pour la sécurité du réseau du fait de l’autonomie de son réseau wifi.

Excellent moyen de médiation, la PirateBox permet de renforcer les partenariats avec les scolaires et les enseignants.

Conclusion

 Une expérience à développer ou à tenter !

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